
Suite à la formation en situation de travail "Prévenir les risques pour les chauffeurs ripeurs", testée pour la première fois par la Communauté du Pays Voironnais, découvrez l'inteview et le retour d'expérience de Mme Emmanuelle Bocquin, Responsable QSE, Gestion des Déchets, Pays Voironnais.
Mme Bocquin, pouvez–vous vous présenter ?
Je suis responsable qualité sécurité environnement du Pays Voironnais au Service Gestion des déchets, depuis décembre 2017. Notre collectivité est expérimentatrice du nouveau dispositif de formation en situation de travail pour la présention des risques pour les chauffeurs / ripeurs.
Pourquoi avoir proposé cette formation en situation de travail pour les chauffeurs / ripeurs de votre collectivité ?
Pour notre service, l’objectif était d’aider à faire un constat partagé des habitudes et actions directement réalisées sur le terrain. Cette formation a été programmée par Bruno Ach, responsable du pôle déchets en lien avec d’autres Délégations, et développée par Gilles Kuntz, formateur. Le programme a été retravaillé en collaboration avec d’autres collectivités sur la base de leurs expériences de terrain puis finalisé.
Nous partions d’un constat de problèmes de sécurité et d’accidents. Nous souhaitions axer la formation sur la sécurité des agents et du matériel.
Au sein de ma collectivité, nous avions déjà mis en place un suivi de tournée par l’encadrement et moi-même. Les règles et consignes de sécurité concernant par exemple la montée et la descente pour les ripeurs étaient alors rappelées en direct ou a posteriori. Cette formation est un complément pertinent et efficace.
Quelle a été votre collaboration avec le CNFPT ?
La Communauté du Pays Voironnais a été la première collectivité à tester cette formation, ainsi structurée, sur le terrain.
Nous avons proposé 2 sessions de formation réparties entre les équipes du matin et de l’après-midi de notre unité de Collecte. Au total, 4 équipes sur les questions de santé et d’ergonomie au travail pour un total de 15 personnes (12 agents et leurs encadrants ainsi que moi-même).
La particularité de cette formation ?
C’est une « formation terrain », très concrète pour les participants. Elle permet un retour des formateurs aux agents sur leurs situations et gestes professionnels du quotidien et une formation de formateur PRAP*. C’est innovant, participatif.
Comment s’est-elle déroulée ?
L’encadrement voit le formateur avant. Ensuite le formateur fait une présentation du temps d’observation en situation et de ce qui va être analysé dans les pratiques. La formation se poursuit sur le terrain par le suivi de tournée. Un point immédiat est fait avec les agents en situation de travail. Ensuite le formateur prépare les images avec l’encadrement. Elles sont visionnées et analysées par le formateur en présence des agents et de l’encadrement. Il s’agit d’une formation pour les agents et d’une formation de formateurs pour les encadrants.
Le bilan de cette formation ?
La formation a permis de dégager des piste d’améliorations, de faire évoluer les pratiques. Je tiens à souligner que les pratiques de base étaient bonnes. La formation est fondée sur le respect des agents de terrain, c’est eux qui ont généralement la « bonne solution », soit la solution sécuritaire. La règle est rappelée mais il est important d’entendre que des adaptations liées aux pratiques de terrain et à la réalité d’une tournée sont également nécessaires.
Ça a été l’occasion de discussions, d’échanges et de temps formalisés avec des apports techniques. L’ensemble de l’équipe était impliqué dans la démarche.
L’évaluation des agents ?
Le retour est positif, cette formation concrète permet de voir et d’analyser en situation, d’améliorer ses pratiques afin d’éviter de se faire mal. L’explication est croisée. « Pourquoi je fais les choses ainsi ? » Il y a un dialogue. Le schéma n’est pas posé. Chacun en ressort avec une analyse concrète des conduites à risque.
Les suites ?
J’ai reproduit une fois cette formation en interne. Nous souhaitons mettre en place une formation de formateurs PRAP* et être accompagnés par le CNFPT dans cette démarche. Une prise de contact a déjà été faite auprès du responsable du Pôle Déchets du CNFPT, Bruno Ach.
* Prévention des risques liés à l’activité physique